Oser l'intime pour vrai
«Sans le vouloir, je me suis mise à ressentir les mêmes sentiments que ceux évoqués dans le texte : l’urgence, la peur, mais aussi l’excitation et la liberté.»
La semaine dernière, Nouvelles Intimes a publié Repeat, composé par la poète Erika Soucy. Nous étions si heureuses de vous offrir ses mots, fragmentés d’une puissance et d’une douceur et d’un amour et d’une urgence à dire/à dire bien/à dire vrai/à faire mal et pas mal.
Vos réactions ont été aimantes.
«C'est formidable que vous puissiez avoir des invitées! Solide texte!»
«Wow. Merci Erika!»
«Je l’ai lu plein de fois. Je voulais le faire lire à ma mère. Je ne l’ai pas encore fait. Je ne sais pas. Je vais peut-être le garder pour moi. Je veux la remercier. On dirait qu’elle l’a écrit un peu pour moi. Je sais que non, mais je me vois. Et je vois ma mère.»
«Je viens de le lire et encore une fois, superbe article. Contente pour toi de voir que ce blogue évolue, prend de l'ampleur et marche bien.»
«Ce texte est magnifique.»
Nous avons demandé à Erika de nous laisser comprendre, un peu plus, ses intentions d’écriture et ce qui se meut derrière Repeat. Voici ses réponses.
SUR LE MOT «INTIME» : «Pour moi, le mot “intime” évoque la possibilité d’une relation spéciale; l’existence d’une autre personne et le privilège de partager quelque chose avec elle. Je suis fière de dire que mon écriture relève de l’intime. Je cherche à créer un rapport d’intimité avec le lecteur. Pour moi, l’écriture de l’intime est une prise de risque; il faut oser se mouiller et il y a des conséquences qui viennent avec notre prise de parole. C’est depuis le risque et le danger que sont nés mes meilleurs textes, à mon avis.»
SUR SON ÉTAT D’ESPRIT EN ÉCRIVANT : «Sans le vouloir, je me suis mise à ressentir les mêmes sentiments que ceux évoqués dans le texte : l’urgence, la peur, mais aussi l’excitation et la liberté. Je tremblais dans l’autobus, en écrivant. J’ai su ainsi que j’osais l’intime pour vrai, que je ne tournais pas autour du pot, que je ne bullshitais personne : ni moi, ni mon sujet, ni le lecteur.»
SUR CE QU’ELLE AIMERAIT QUE LES LECTEURS RESSENTENT : «J’aimerais qu’ils accueillent le flou que j’évoque dans le texte, simplement. Qu’ils accueillent les nuances et l’absence d’étiquette claire. Je ne demande pas que l’on comprenne et accepte tout, je demande juste qu’on accueille. C’est une grande différence.»
Merci Erika. Pour tout.
Ce texte fait partie de Nouvelles intimes, un espace de liberté et d'exploration de sujets plus tabous en société. Pour ne manquer aucune édition de cette infolettre signée Mélodie Nelson et Natalia Wysocka, et pour lire nos parutions précédentes, suivez-nous sur Instagram au @nouvellesintimes et abonnez-vous au nouvellesintimes.substack.com. Des commentaires, des questions, une histoire à nous partager? Écrivez-nous au nouvellesintimes@gmail.com.