Milliye Gioia: de la ferme à Playboy
« Ce que je fais aujourd'hui, je le fais par passion, et non par obligation. »
Photos par: Izakarts
Texte par: Mélodie Nelson
Milliye est une personne dont les photos exposées sur les réseaux sociaux révèlent une femme fière, reconnaissant son pouvoir de séduction, son regard vif, doux, joueur. Elle annonçait le 3 mai dernier une expérience inédite, conquise par de nouvelles aventures pour Playboy. Nouvelles Intimes a alors souhaité en apprendre plus sur cette mannequin qui affirme être tout ce que le diable ne peut pas être. Milliye a accepté de répondre à nos questions, lors d’un échange de courriels, résumé ici.
Une Barbie à la chevelure de volcans et à la lingerie étourdissante
Ton nom sur Instagram et ton adresse courriel sont tongue in cheek par rapport à Barbie. Quel est ton rapport à cette poupée?
Barbie est le surnom que mon conjoint m'a donné il y a onze ans, quand nous nous sommes rencontrés. Il faisait référence à mon côté un peu superficiel, à l'importance que j'ai toujours accordé à mon apparence. Toutefois, je me qualifie de « Barbie non typique » (@not.your.typical.barbie.doll sur les réseaux sociaux).
J’ai grandi sur une ferme, je suis habile de mes mains et je n'ai pas peur de me salir. J'ai une bonne éducation et j'essaie de démontrer que je suis beaucoup plus que mon physique.
Y a-t-il quelque chose que tu voudrais que l’on sache sur toi et qui est rarement discuté?
J'ai sept ans d'éducation postsecondaire dans le domaine de la gestion et du marketing. J'ai à mon actif deux entreprises, mises sur pause afin de profiter de la merveilleuse opportunité que j'ai de vivre de ma création de contenu. C'est important pour moi que les gens sachent que ce que je fais aujourd'hui, je le fais par passion, et non par obligation.
Quel est ton parcours dans l’industrie pour adultes?
J'ai commencé à être modèle pour des photos de style boudoir il y a environ deux ans. Ensuite, j’ai fait des photos érotiques et du contenu pour adultes, sur diverses plateformes, comme OnlyFans, Mym, PurrNft et Centerfold. C'est mon emploi à temps plein, depuis un peu plus d'un an.
Qu’est-ce que tu aimes que les gens remarquent chez toi?
Mes cheveux sont sans aucun doute ma marque de commerce. Pendant des années, je me cachais derrière ma crinière. Ce n'est que tout récemment que j'ai compris que j'avais d'autres atouts et que j'ai pris confiance en moi. Toutefois, j'aime que ce soit ma chevelure qui me distingue des autres. Je mise sur ça pour mes castings et pour ma mise en marché. Milliye Gioia is YOUR FAVORITE REDHEAD, rien de moins!
Tu as un œil hyper aiguisé pour les tenues et la lingerie. Quels sont tes tissus, textures ou marques préférés? As-tu des rituels d’achats?
Avant de travailler dans le domaine du contenu pour adultes, j'ai travaillé pendant plusieurs années dans une grande chaîne de lingerie, avec des importations européennes de grandes marques.
J'ai rapidement compris le pouvoir que la lingerie avait sur l’estime de soi des femmes. Quelques années plus tard, dans ma quête pour retrouver la femme perdue en moi, j'ai créé Joy, ma propre marque de lingerie. (www.joylingerie.ca) J'avais comme ambition de redonner du pouvoir et de la force aux femmes. Je voulais offrir une communauté aux mamans, aux conjointes, aux femmes d'affaires. C’était un lieu de discussions et d’échanges, pour apprendre à accepter nos corps qui avaient changé avec les années. Mes produits étaient offerts pour nous permettre de mieux composer avec nos nouvelles responsabilités, lesquelles nous donnaient parfois l’impression de devoir enterrer notre féminité.
C'était bien avant que moi-même je sois aussi confiante, et bien avant que je mette les pieds dans l'industrie pour adultes. C'est grâce à Joy que j'ai commencé la photographie, qui m'a menée où je suis en ce moment.
La lingerie est plus qu’un outil de séduction, c'est une thérapie en soi.
Je conçois mes habits pour mes plus gros projets, comme mon photoshoot pour Playboy TV et pour le magazine Summum. Puisque je suis photographiée de deux à trois fois par semaine et que j'ai besoin d'énormément d'ensembles, j’en ai aussi de moindre qualité. Ça me permet de proposer à mes followers du contenu différent et original sur toutes mes plateformes.
Playboy : « Un sentiment d’accomplissement incroyable »
Est-ce que tu te souviens de la première fois que tu as feuilleté un Playboy?
Honnêtement, je n'ai jamais tenu de Playboy entre mes mains. J'ai grandi dans les années 1990, alors je me souviens de Playboy. Leur logo était partout. Les jeunes femmes arboraient le logo sur leur vêtements, en guise de tatouages ou de bijoux. Mais avant tout récemment, je n'ai jamais eu d'intérêt, ni de curiosité à regarder de quoi il s'agissait.
Quelle a été ta réaction quand tu as appris que tu serais choisie comme centerfold?
Mon photographe, Robert Choquette, m'a écrit en février pour savoir si je serais intéressée à faire une séance photo pour Playboy TV Europe. Je n'ai pas pris deux secondes pour y réfléchir. J'étais folle de joie. C’est un sentiment d'accomplissement incroyable.
Il s'agissait d'un photoshoot dont les coulisses étaient filmées pour un épisode intitulé From Behind. Ce sera diffusé sur Playboy TV Europe en août.
À qui l’as-tu annoncé en premier?
À mon conjoint, bien évidemment. Il est toujours le premier pour tout.
Comment t’es-tu préparée pour ta séance de photos? As-tu mangé un repas spécial la veille, dormi avec de l’huile de lavande aux poignets, fait des exercices?
Je n’ai pas de routine spéciale. Je ne fais pas d'exercice et je n'avais pas de diète précise à ce moment-là. J’avais même l'habitude de manger du fastfood avant toutes mes séances de photos.
Par contre, pour Playboy, je désirais être au top de ma forme, puisque le contenu était également filmé. J'ai fait une cure de jus pendant quatre jours avant le photoshoot: latte en me réveillant, jus vert pour déjeuner (épinard, concombre, lime, mangue, banane, gingembre) et jus doré pour dîner (mangue, fraise, pomme, carotte, gingembre, curcuma) et un souper léger. J'ai tellement aimé les effets sur ma santé physique et mentale que deux mois plus tard, c’est encore ma diète quotidienne.
Est-ce qu’il y avait des recommandations spéciales pour les photos, par exemple par rapport au style vestimentaire et à la coiffure?
J'étais ma propre styliste. J’ai fait ce que je fais de mieux. Une crinière de lion et les plus beaux ensembles de ma collection.
La présence d’une gamine des années 1990 sur les réseaux sociaux
Il y a une collection d’autocollants à ton effigie. Tu te présentes comme une enfant des années 1990 sur ton Instagram. Pour Nouvelles Intimes, c’est tellement associé à ces années-là, les stickers! C’est symbolique aussi, pour toi?
Je cherchais à créer de la marchandise à mon effigie depuis longtemps, mais je ne trouvais jamais LA PHOTO à imprimer sur un t-shirt ou sur une affiche. Un calendrier, c'est cliché et ça m'interpelle moins. Puis, dernièrement, je suis tombée sur cette artiste qui fait de magnifiques dessins et je me suis dit: «Ça y est. C’est ça.»
Ce sont des stickers en vinyle d'une super belle qualité. C'est plus grand public, moins personnel qu'une photo, mais ça rejoint toutes les facettes de ma personnalité. J'aime que vous y voyez le petit côté vintage, c'est quelque chose qui me parle beaucoup.
Quand je pense à ce qui est vintage, je pense à «romantique» et à «classe». C'est quelque chose que j'essaie de mettre de l'avant dans mon contenu.
Comment vois-tu ton rapport avec tes fans et avec les personnes qui t’abordent?
C'est grâce à mes fans que je suis où je suis aujourd'hui. Ce sont eux qui me donnent ma notoriété, qui achètent mon contenu et qui m'encouragent sur les réseaux sociaux. Ce qu'ils pensent est très important pour moi. C’est pour cela que je fais souvent des sondages. J'aime également répondre à leurs questions. Je fais des Q&A sur Instagram chaque semaine. Je lis tous les commentaires et je réponds le plus rapidement possible sur mes plateformes exclusives. J'aime créer cette proximité avec eux. J’aime être accessible.
Ce texte fait partie de Nouvelles intimes, un espace de liberté et d'exploration de sujets plus tabous en société. Pour ne manquer aucune édition de cette infolettre signée Mélodie Nelson et Natalia Wysocka, et pour lire nos parutions précédentes, suivez-nous sur Instagram au @nouvellesintimes et abonnez-vous au nouvellesintimes.substack.com. Des commentaires, des questions, une histoire à nous partager? Écrivez-nous au nouvellesintimes@gmail.com.