C’est peut-être convenu, eh, mais faire des tops fait partie de nos traditions.
Comme le fait de commander beaucoup trop de sushis et de les recouvrir d’une quantité astronomique de wasabi, comme regarder tous les documentaires dédiés aux stars des années 1990 et pleurer la fin du trend «eyeliner extrême», comme faire jouer les meilleures chansons de Lana del Rey dix-huit fois de suite en faisant semblant de ne pas remarquer qu’on a encore appuyé sur «replay». Comme appliquer des tonnes de rouge à lèvres pour signer des cartes à nos abonné-e-s, jamais réclamées, comme faire Le Monstre en boucle et camoufler qu’on a eu une commotion cérébrale dans un tournant, comme souper aux céréales en feuilletant des vieilles copies de NEON MAG avec Blake Lively sur la couverture et une brûlure de cigarette dans le coin.
En cette année faite de popcorn géant - comme nos espoirs. Et nos déceptions. Mais avons-nous mentionné nos espoirs? - nous avons choisi de nous concentrer sur nos plus beaux souvenirs. Non, nous n’allons pas mettre d’emphase sur le plus nul de 2024, comme PSPP qui se met à délirer sur le PIAMP ou les commentateurs d’ici aux JO qui ne trouvent rien d’autre à dire sur les plus grandes sprinteuses du monde que «elle, euh, elle est, euh, mmmm, de la, euh, Suède, et on voit qu’elle est, mmmmmm, toute jeune hein, moueheheheh».
On vous souhaite une année aussi magique que le sont toujours les plus belles amitiés.
Merci de nous suivre depuis quatre réveillons maintenant.
Vous êtes extraordinaires et nous vous apprécions encore plus que les Twizzlers Orange Cream Pop (notre découverte bonbons de 2024).
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Mélodie et Natalia
Des films. Des films. Plein de films.
Natalia: Je me souviendrai de 2024 comme de l’année où nous avons vu une montagne de bons films sur des sujets qui nous tiennent énormément à coeur avec Mélodie et les amies - en commençant par Poor Things. Puis FEMME. Anora. Et The Substance. Holy hell, The Substance. (N’importe quelle séance de cinéma qui commence avec «Si vous avez mal au coeur, n’hésitez pas à sortir de la salle» mérite une étoile. HA. UNE ÉTOILE GENRE MÉDUSE.)
Je me souviendrai aussi de All of Us Strangers. (Qui m’a menée à une écoute légèrement maladive de Always on My Mind des Pet Shop Boys.)
Merci aux cinémas d’exister et de continuer de projeter des oeuvres aussi marquantes et importantes.
Mélodie: Commencer l'année avec Poor Things, être sortie du cinéma ébranlée, soufflée, comme si tout était un triomphe. FEMME pour mon anniversaire, en robe de chambre au Cinéma Moderne. Écouter À l'Ouest de Pluton avec ma fille, dans son lit. The Substance. C'était tellement incroyable de voir ce film avec toute une rangée d'amies à mes côtés. Est-ce que j'ai réussi à manger du popcorn? Je ne crois pas? Et après, je devais courir jusqu'à l'orthodontiste. C'était irréel.
Des livres. Des livres. Pas assez de livres.
Natalia: J’aurais aimé lire plus en 2024, j’aimerais toujours lire plus, surtout quand Mélodie me parle de ses découvertes du club de Reese, qui impliquent souvent des histoires d’Instagram, de Nantucket et de yachts.J’ai néanmoins eu la chance de tomber sur de véritables perles dans les derniers mois, comme sur Fille méchante, de Juliette Langevin, comme sur Everything/Nothing/Someone d’Alice Carrière (impossible de se sortir l’image de la piscine de l’esprit), comme sur Why Are People Into That?!, le livre que Tina Horn a adapté de sa célèbre balado.
En entamant 2025, j’entame aussi le nouveau Kev Lambert et le roman Perfume & Pain (comme dans douleur et non baguette) que m’a offert Mélodie et j’ai vraiment trop hâte.
Mélodie: J'ai tellement ri en lisant Perfume & Pain. Et j'ai été trop heureuse de rencontrer pour la première fois la personne qui se tient derrière les photos et les impressions de livres du compte La bibliothèque d'une conne sur Insta. En décembre, c'était aussi la première fois que j'entendais lire Maroussia Lacoste. J'ai eu des frissons. Et envie de pleurer.
Au Centre Pompidou, il y avait une exposition sur la bande dessinée et j'ai beaucoup aimé les planches de Marion Fayolle.
Des séries. Des séries. Quelques séries.
Natalia: J’ai attendu longtemps avant de visionner Baby Reindeer, parce qu’en lisant les critiques, j’avais l’impression que ce serait un style de true crime pas true un peu poche et racoleur. Erreur. C’était tout sauf. Sinon, la série documentaire sur les cheerleaders des Cowboys de Dallas était vraiment captivante/terrifiante, genre comment se fait-il que cette organisation paye ces femmes aussi peu et reprenne même les shorts et les bottes des athlètes quand elles terminent leur carrière?! Merci pour votre service, veuillez déposer votre bustier au vestiaire. What.
Mélodie: Je pense que je retiens surtout les Real Housewives cette année. Je crois que j'ai pris dix captures d'écran de la discussion des RH de New York qui discutaient d'à quel point elles n'aimaient pas branler. Je n'ai pas une bonne mémoire. Je sais que j'ai écouté autre chose, mais j'ai surtout lu jusqu'à deux heures du matin tous les soirs, grâce au club de lecture de Reese Witherspoon.
De la musique. De la musique. En boucle, de la musique.
Natalia: Il y a eu plein de Charlotte de Witte et d’Amelie Lens et de Sara Landry dans mes écouteurs. Sinon, ce remix de Deborah de Luca a marqué bien des journées/soirées de mon année.
Mélodie: J'ai chanté plus de cent fois Girl I'm Gonna Miss You avec ma fille. Et aller voir Olivia Rodrigo était trop chouette, avec les spectatrices si bien habillées, ma fille qui a regardé cent fois les vidéos qu'elle en a tirés, la première partie par Chappell Roan et les confettis!
Natalia: Oh ouiiii, comment ai-je pu oublier le concert d’Olivia Rodrigo, incroyable cadeau de Mélodie, qui nous a permis de mesurer l’ampleur du succès de Chappell Roan, avec le Centre Bell rempli à craquer de gens qui scandaient HOT TO GO en faisant la chorégraphie?! C’était magique. L’appel de la chanteuse, lancé aux paparazzis et aux «fans» trop intenses quelque temps plus tard, dans lequel elle disait juste vouloir aller au cinéma avec ses amies comme une personne normale sans se faire harceler était autrement plus troublant et triste.
Du théâtre!
Mélodie: Chaque année, je vais voir une pièce de théâtre avec mes parents, chez Duceppe. Cette année, c'était N'essuie jamais de larmes sans gants. Nous en avons parlé longtemps après. C'est ce que j'aime entre autres du théâtre: être silencieuse pendant au moins une heure et après pouvoir m'ouvrir à ce que les autres ont vécu en même temps que moi.
Mon fils est allé voir Rose à la Maison Théâtre et ma fille, Peau d'âne au Théâtre Denise-Pelletier, avec mes parents, encore. Après, ils m'ont parlé de ce qu'ils avaient gardé de ces moments. J'aime qu'ils me parlent. J'aime qu'ils voient autre chose que ce que je leur propose. J'aime qu'ils aiment faire des smoothies avec moi et sortir de moi, j'aime qu'ils fassent des maisons de draps et qu'ils me quittent parfois, pour leurs amis, des bubble tea, la neige dans leurs bottes. Ils ont des références que je n'ai pas et que je capte mal, quand ils m'expliquent, et je trouve ça beau d'être témoin de ce que je ne comprends pas. Ils sont mes enfants, comme des pièces de théâtre: je ne réussirai jamais à tout bien interpréter.
J'ai aussi vu Un coeur habité de mille voix, avec mon amie Édith. Après la pièce, nous avons eu droit à une part de gâteau, car c'était l'anniversaire d'une des actrices. Chez Édith, nous avons aussi fait une chasse aux trésors, car elle avait caché une bouteille d'alcool et ne la retrouvait plus.
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