Combien pour qu’une travailleuse du sexe ne donne ses services qu’à un seul client?
«C’est trop dur, être la femme de quelqu’un.»
Texte par: Mélodie Nelson
Depuis qu’Elon Musk a pris possession de Twitter, les discussions sur quitter la plateforme pour s’en protéger, ou rester pour faire en sorte qu’elle ne soit pas qu’une immense chambre d’échos pour suprématistes et adorateurs de fœtus et de complots, abondent. La place des travailleuses du sexe est rarement abordée : peuvent-elles vraiment se permettre de quitter la seule plateforme qui leur est un tant soit peu encore ouverte et sécuritaire?
Twitter est le média social qui accepte encore des images pornographiques – elles sont brouillées lorsque les usagers n’ont pas prouvé qu’ils avaient dix-huit ans ou plus – et où les discussions sont libres entre travailleuses du sexe. Plusieurs ont des comptes pour publiciser leurs services tarifés, même si elles conservent un faux compte qu’elles utilisent pour poser des questions à d’autres escortes, danseuses ou dominatrices, pour partager leurs expériences, pour se plaindre, se féliciter, se questionner sur les épouses de leurs clients, les conseils de voyages, les problèmes aux douanes, le parfum à se mettre sur les mamelons pour que les hommes dans les bars ne tentent pas de goûter sans en être écœurés.
Les autres sites ne laissent pas les travailleuses du sexe sortir d’un discours réglementé sur les sexualités. «Notre humanité et notre citoyenneté digitale sont niées.»
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